« Nous n’avons absolument rien à perdre ! », Pierre Bergeron, coach

À quelques jours d’un déplacement important à Épinal pour jouer les matchs 1 et 2 de la demi-finale contre les Wildcats, le coach Pierre Bergeron nous a livré son analyse sur le parcours des Éléphants en playoffs.

Pierre, l’équipe s’est qualifiée la semaine dernière pour la demi-finale du championnat en éliminant les Drakkars de Caen, 2èmes au classement de la saison régulière et sérieux prétendants au titre. Qu’est-ce qui a fait la différence ?

Pour moi, c’est l’effort des joueurs et leur détermination. En début de série, les Drakkars ont joué la carte de l’intimidation car qu’on le veuille ou non, nous sommes une jeune équipe. Je pense que toutes les équipes nous ont essayé là-dessus cette année, nous ont challengé en termes d’intimidation. Avec Caen, ça n’a pas été différent mais je pense qu’une fois que nous avons été capables de faire face à ça, nous avons ensuite pu le laisser derrière nous. Oui, nous nous sommes fait dominer lors du 2ème match à Caen mais pour le reste de la série nous avons été la meilleure équipe. La principale raison je pense, c’est la détermination des joueurs et leur façon de s’ajuster. Ils ont vraiment fait les choses bien et le crédit leur revient.

 

L’équipe s’est montrée aussi très efficace dans le jeu de puissance (powerplay)…

Oui exactement, si je ne me trompe pas nous marquons 6 buts en jeu de puissance dans cette série, en 4 matchs. Parmi les 8 équipes en quarts de finale, nous étions 3èmes au classement des avantages numériques.

 

Parlons de votre adversaire : en saison régulière, les Wildcats se sont imposés à chaque fois (J1 à Chambéry 4-8, J24 à Épinal 6-1). Ils se sont qualifiés en demi-finale en battant Tours en 3 matchs. Vous allez vous déplacer chez eux ce week-end pour les matchs 1 et 2 de la demi-finale. Comment prépare-t-on ce genre de matchs ?

Honnêtement, ce que nous nous sommes dit avant les séries c’est que, oui il faut faire des ajustements en fonction de l’équipe adverse, mais c’est surtout sur nous qu’il faut faire des ajustements, avec et sans le palet. Dans la mesure du possible, il faut jouer notre meilleur hockey et ne pas trop se concentrer sur l’autre équipe. Nous jouons notre match à nous, nous avons des concepts que nous respectons très bien. Maintenant, nous allons chez les champions en titre, nous n’avons absolument rien à perdre, toute la pression est sur eux. Pour nous, ce n’est que du bonus. Mais une chose est certaine, c’est que si les joueurs arrivent avec la même éthique de travail et le même désir, on peut se dire « pourquoi pas nous ? ». Nous sommes une équipe jeune, en santé, en forme. Il y a beaucoup de plaisir à l’entraînement pour les joueurs, je pense qu’on le voit sur les vidéos. Les joueurs se plaisent dans les playoffs, c’est beau à voir. Nous verrons ce qui va arriver par la suite mais avec la même éthique de travail, le désir, la détermination et le sentiment de n’avoir rien à perdre, je pense que ça va nous porter.

 

Les matchs à Poissompré (patinoire d’Épinal) se sont très souvent joués à guichet fermé cette saison. Quel effet cela fait de jouer devant un public complètement acquis à la cause des Spinaliens ?

Je pense que tout le monde aime ça. L’équipe a été intimidée lors du dernier match que nous avons joué à Poissompré en fin de saison, mais une fois l’intimidation passée, c’est quand même une place assez magique en France pour jouer au hockey. Moi, en tant qu’entraîneur, je suis excité d’aller jouer là-bas. J’ai vécu des situations pires dans ma carrière où je me faisais huer mais moi ça me nourrit ; j’espère qu’il en sera de même pour les joueurs. Nous n’avons rien à perdre. Qu’il y ait 2.500 ou 10.000 personnes, il ne faut pas que ça change notre état d’esprit.

 

Et enfin, qu’est-ce qu’on peut souhaiter aux Éléphants ?

Juste de vivre le moment présent, de garder la détermination et l’éthique de travail, comme je l’ai dit depuis le début. Ce que je leur souhaite, c’est qu’ils soient capables de performer dans le moment présent et de continuer ainsi. Mais vraiment, il faut être dans le moment présent et nous vivrons avec le résultat que nous aurons.

 

Interview réalisée par Anne Potier Pérocheau + Crédit Photo : Jolan CHAUVEAU